Dans la semi pénombre d’une salle d’exposition repose un volume aux contours désarticulés, ville recouverte ou cabane de fortune. Cette structure et le sol sont recouverts d’une superposition de bâches translucides qui forment une membrane aux plis géographiques mouvementés.
À l’entrée du spectateur, muni d’un casque d’écoute, les images jusqu’alors en sommeil se mettent en mouvement : dans ce creux, la texture d’un mur que la caméra a frôlé ; sur cette bosse, le pas lent d’un curieux qui s’attarde… pendant que dans le casque, des accents de guitare ou de voix s’entremêlent aux bruits de la ville.
Tandis que du bas transpirent les images de cités visitées, les vidéos projetées sur les murs alentour murmurent une histoire de la ville dans laquelle se trouve le spectateur.
Dans son installation vidéo Passages, le vidéaste suisse Ulrich Fischer révèle la peau et les aspérités d’une cité fragmentée, composée de sensations et d’impressions, loin de l’accumulation de seules formes architecturales. Les images et sons qui habitent cette installation sont issues de performances improvisées en ville avec des musiciens de la scène électronique.
In the semi half-light of a showroom a volume with double-jointed contours rests. Covered city or haven? This structure and the ground are covered with a superimposition of translucent covers which form a membrane with rugged caledonians.
When the spectator, provided with headphones, enters the room, the images hitherto in sleep start moving : in this hollow, one can see the texture of a wall that the camera caressed; on this bump, the slow step of a curious bystander… while in the headphones, sounds of a guitar or voices intermingle with the noises coming from the city.
While ground and structure sweat images from visited cities, the videos projected on the walls around seem to murmur a history of the city in which the spectator is.
In his video installation Passages, the Swiss video artist Ulrich Fischer reveals the skin and the asperities of a split-up city, made of feelings and impressions, far from just an accumulation of architectural forms. The images and sounds inhabiting this installation come from urban improvisations made with musicians of the electronic scene.